C'est pas un cadeau...

Publié le par astheny

Tout d'abord, comme je suis devenu un inconditionnel de radio.blog depuis la dernière note, je commence par installer une petite ambiance musicale :



Voilà, on peut commencer maintenant.
Cet après-midi, j'ai fait quelque chose que je déteste : j'ai emballé des cadeaux de Noël. Chaque année c'est la même galère, il doit y avoir des trucs qu'on m'a pas dit, d'anciennes techniques ancestrales que les élus se transmettent secrètement de génération en génération pour faire de beaux paquets cadeaux, parce que franchement, moi, j'y arrive pas.

Description des faits :

On n'y pense pas souvent, mais la première étape du paquet cadeau, c'est l'amputation chirurgicale des étiquettes de prix qui sont collées auxdits cadeaux. Là, il y a deux méthodes.
La première, c'est la méthode lâche. Elle consiste à se saisir d'un gros marqueur noir et à repasser les prix avec. On fait ça avec un sourire satisfait sur le visage, genre "gnerk gnerk, je suis trop malin, pas de problème de décollage d'étiquette avec ça". Sauf que... Quelques secondes plus tard, on se rend compte qu'on voit encore le prix. C'est complètement mystique, le prix est écrit en noir, il y a du marqueur noir par dessus, mais c'est pas le même noir, ou alors c'est du noir mat et du noir brillant, mais impossible de couper à la terrible conclusion : le prix est encore là. Du coup, c'est encore pire, parce que si la personne avait pas fait gaffe qu'il y avait encore l'étiquette sur le cadeau, ben là, y'a un gros point noir pour lui indiquer "tiens, c'est quoi ce truc qui pue le marqueur ? Ah ben c'est le prix... Dis donc, 5 euros 27, ça va, ça t'a pas coûté trop cher mon salaud".
Du coup, on passe à la seconde méthode, celle pour ceux qui ont des couilles, la méthode dite du décollage (et dieu sait que le décollage est délicat, demandez à Houston). Là, les grosses gouttes de sueur commencent à perler sur le front, car on sait ce qui va se passer en cas d'échec : un gros truc blanc à moitié déchiré mais fixé à vie sur le cadeau en question. C'est encore plus flippant dans le cas de livres où l'étiquette, si elle est bien coriace, peut facilement embarquer une partie de la couverture, comme ça, juste pour faire chier. Il y en a qui utilisent des techniques de fou, avec du coton et de l'alcool. Quand on les voit faire, on les croit prêts à chloroformer quelqu'un (comme dans Tintin) tellement ils regardent vicieusement l'étiquette accrochée comme une huître à son rocher. Moi je suis de l'ancienne école, j'essaie de choper un coin et je tire délicatement, tout doucement... Il faut que l'étiquette se sente aimée, qu'elle ne se vexe pas, car au moindre faut mouvement, elle se fige, elle ne veut plus s'en aller et c'est la catastrophe.
Après toute cette tension, on déchire rageusement les ennemis vaincus, on décolle les morceaux de ses doigts, et paf, direction la poubelle. Mais le pire est encore à venir.

Car oui, on arrive à l'étape de l'empaquetage proprement dite.
Pour se faire, on se munie de papier cadeau, naturellement. Le papier cadeau, c'est un peu comme du papier normal, sauf que ça se plie mal et que ça se chiffonne super facilement. Oui, c'est pas du tout logique quand on sait pour quel usage c'est faire, sans doute des forces obscures étaient-elles à l'oeuvre lors de sa création.
Bref, on prend ses ciseaux et... "Oh putain, je découpe pas droit. Hey mais comment c'est possible que ça fasse toutes ces encoches moches ? J'ai pas des ciseaux dentés pourtant... Aaah, galèèère, j'ai coupé trop petit, bon, ça me servira pour un cd ça. Putain mais arrête de te réenrouler bordel de papier, je coupe là !"
Vient ensuite le moment merveilleux du pliage. Normalement, vous êtes heureux quand il s'agit d'un bon vieux livre et vous pleurez quand vous devez emballer la boîte de chocolat forme hexagonale à la con ou la peluche du petit qui nécessite d'être un ancien maître japonais expert en origami. Mais quel que soit le cadeau, on commence toujours par s'appliquer sur le premier pli. On se débrouille pour que ce soit bien droit, que le cadeau ne flotte pas dans le paquet, qu'il soit bien serré comme le jean de Thierry Lhermitte dans les Bronzés (oui mes références culturelles tuent tout) et là, souvent : "Et meeeeeerde, j'ai oublié le scotch". Ce fameux scotch qu'on n'utilise jamais et qui se trouve au fond d'un tiroir bien inaccessible, mais auquel on va quand même essayer d'accéder avec une main (l'autre restant sur le paquet pour pas que notre super pli, dont on est si fier, s'en aille). Le résultat est généralement assez catastrophique, on est obligé de couper le morceau de scotch avec les dents pendant que le papier cadeau se barre gentiment en se marrant bien.
Bon. Le premier pli est fait et pas trop mal fait malgré tout, donc on a grave confiance pour la suite. Mais le plus dur reste à venir : "Alors voyons, si je plie ce bord là sous forme de trapèze, et que je le rabats là-dessus, ça va le faire. Chier, il y a du blanc qui dépasse. Bah, c'est bon, je refais un pli vers l'intérieur, ni vu ni connu. Et merde, ça gondole. Pourquoi ça gondole d'abord ? J'avais bien serré à fond pourtant. Bon, je mets un morceau de scotch ici pour tenir. Voilààà, nickel, l'autre côté maintenant. Mais... Bordel ! J'ai que 2 millimètres de papier qui dépasse de l'autre côté !"
Donc là, on redéfait et comme on a utilisé plein de scotch, c'est pas triste. Et on recommence en pensant à centrer cette fois-ci. Surprise ! Même si les plis ne tiennent pas, ils se voient vachement sur le papier. En regardant attentivement, un archéologue du papier cadeau pourrait retracer toutes nos tentatives infructueuses. Du coup, on est un peu énervé, on fait ça vite fait et les plis deviennent plus du chiffonnage de papier qu'on essaie de camoufler au mieux.
Ouep, le camouflage, je pense que c'est le maître mot de cette étape. Il faut toujours penser à plier vers l'intérieur les trucs pas très harmonieux, et à passer le fer à repasser sur le paquet fini.

Fini ? Oh que non ! Car notre paquet cadeau se sent nu sans une petite frisouille !
Je ne connais pas du tout le terme technique, donc j'appelle ça les frisouilles (à ne pas confondre avec Lionel Jospin). Je parle de ces rubans brillants multicolores qui sont censés faire de belles boucles quand on les passe vivement sur la lame des ciseaux. Je dis "censés" parce que dans la réalité, le premier passage nous met en face d'un truc tout pendouillant et pas super excitant. Le deuxième passage, il est raté généralement et on est obligé de l'arrêter au milieu, ce qui donne un côté tout bouclé et l'autre tout plat. Du coup, on essaie un troisième coup, sur le côté plat mais ce côté là, il veut trop pas boucler pour des raisons, une fois de plus, mystiques.
Franchement, je sais pas qui a eu l'idée de mettre ces trucs sur les paquets cadeaux mais sérieux, si je le chope, je le passe à la lame du ciseau pour voir s'il frise aussi.
Théoriquement, on est censé harmoniser les couleurs avec celles du papier, mais dans votre boîte que vous ouvrez qu'une fois par an, il vous reste que le ruban violet, celui qui va pas trop avec le papier rouge et jaune de votre paquet. Là, on note dans un coin de notre tête de penser à en racheter pour l'année prochaine, tout en étant sûr qu'on ne le fera pas.

Et voilà, c'est fini, on peut contempler les paquets. Evidemment, faut faire gaffe, quand on les range, à ne pas les empiler pour éviter d'écraser les frisouilles qui sont déjà suffisamment minables comme ça.

En tout cas, cette année, c'est clair, mes neveux de 3 ans vont comprendre que le Père Noël n'existe pas.
"- Tonton, c'est normal que le Père Noël il fait des paquets tout pourris ?
- Euh, ouais... Cette année il a du filer le boulot à un lutin un peu pété au kir royal..."

Publié dans Reportages sur ma life

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T
très drôle !!!! ça m'a bien fait rigoler !
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A
chickenbaby > l'intérêt, quand on sait pas faire des paquets, c'est qu'on passe du temps sur chacun et qu'ils ont une forme originale à la fin. Du coup, aucun problème pour les reconnaitre, même sans étiquette.Acet' > merci pour l'info. Du bolduc donc. Hmm, je me fais pas d'illusion, dans une heure, j'aurai à nouveau oublié le nom.
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A
Les frisouilles on appelle ça du bolduc !Voilà, c'est tout.Puis sinon, je me reconnais dans tout, le décolage d'étiquettes [personnellement je toruve que l'acétone est plus efficace que l'alcool d'ailleurs... Hum...], l'emballage, le scotch dans le tirroir... Tout....Merci de me rappeller qu'il va falloir se mettre à emballer les cadeaux...
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C
C'est tellement vrai ^^<br /> Moi j'ai abandonné tout espoir. Soit je prend des pochettes et j'élude le problème, soit je fais exprès n'importe quoi. Genre mon papier d'emballage devient des pages de vieux magazines tout pourris. Avec des autocollants en forme de coeur dessus, autocollants fournis avec le-dit magazine.Bref, je fais exprès de faire n'importe quoi, et généralement on me dit :" Alors toi ! Au moins on sait de qui vient ce cadeau, y'a pas de doute possible".
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L
Merci pour ce grand moment ! j'ai bien rigolé. Bon j'ai un peu moins ri en pensant que je n'avais RIEN acheté encore pour ce satané p*tain de jour de m*rde qu'est nowel.
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