Zéro de conduite
Qu'est-ce qui fait d'un homme qu'il est un homme ?
Grande question, non ? On peut y apporter tout un tas de réponses.
Par exemple, on peut dire qu'un homme est un homme à partir du moment où il a une fille à son bras. Ou qu'il a des enfants. Ou qu'il a un foyer. Ou qu'il a un emploi. Ou qu'il mate religieusement chaque match de foot que le dieu télévision lui transmet. Ou qu'il a chassé et tué son premier yack à mains nues.
(hmm, pourquoi est-ce que je ne remplis aucun de ces critères ?)
Mais je suis arrivé à une autre conclusion.
Ce qui fait d'un homme qu'il est un homme, c'est la taille de sa... Enfin... vous voyez bien. Mais si, c'est bon, arrêtez de faire les innocents, vous avez deviné de quoi je parlais : le critère de virilité absolue, la fierté du mâle moderne, l'ultime point de compétition entre mecs...
Ce qui fait d'un homme qu'il est un homme, c'est la taille de sa voiture.
(ah, je reçois à l'instant un email me prévenant que j'ai été sélectionné pour le Roucas d'or de la blague usée jusqu'à la corde)
Et là, c'est le moment de vous avouer (non sans honte) que non seulement je n'ai pas de voiture (bouuuuh), mais qu'en plus je n'ai même pas le permis (ok, qui a lancé cette canette de Pepsi ? si je suis lapidé, je veux que ce soit à coups de canettes de Coca au moins, pas d'un ersatz douteux).
Etonnamment, je vis assez bien le fait de ne pas avoir le permis. J'aime assez les transports en commun (et je ne fais pas partie des aigris qui passent leur temps à raler que ce ne sont que des feignasses toujours en grêve malgré tout leurs avantages, blablabla), je kiffe marcher dans les rues (la nuit, c'est magique : vous pouvez envoyer se perdre un nombre incalculables de djeunz qui cherchent la boîte locale), bref tout va bien.
Sauf que ça semble déranger environ tout le reste du monde.
Alors on me pose des questions ("dis, quand est-ce que tu passes ton permis ?"), on s'étonne ("ah bon, t'as pas le permis ?"), on me conseille ("tu sais, plus tôt tu le passes, plus c'est facile"), on essaie de me corrompre ("on peut te le payer si c'est le problème"), on me lance de vagues allusions ("je me demande comment on aurait pu arriver jusqu'ici en transports en commun")...
Bref, il semble y avoir une conspiration mondiale pour me pousser à passer le permis.
Du coup, je suis obligé d'inventer tout un tas d'excuses pour me justifier.
- Non mais une voiture, l'assurance, l'essence, c'est trop reuch tu vois ?
- Non mais une voiture, c'est trop polluant tu vois ?
- Non mais avec le peak oil, dans 10 ans y'a plus de voiture tu vois ?
- Non mais avec la circulation, on perd trop de temps dans les embouteillages tu vois ?
- Non mais je suis claustrophobe, donc dans une voiture, enfin tu vois ?
- Non mais euh... tu vois ?
Mais en vérité, c'est rien de tout ça.
La réalité, c'est que je flippe.
Pour comprendre, il faut savoir une chose : je suis en quelque sorte une catastrophe ambulante, genre Pierre Richard qui surjoue quoi.
Je veux dire : même quand je suis à pied, dans un environnement connu, j'arrive à me cogner aux meubles (mais j'ai une théorie là-dessus, impliquant des esprits s'amusant à déplacer lesdits meubles).
Alors me confier une voiture, ce serait un peu comme filer un flingue à un singe faisant du tricycle : au départ c'est rigolo, mais ça tourne vite à la catastrophe.
Je suis persuadé que si je conduisais, je finirais tôt ou tard par tuer quelqu'un (et si le quelqu'un est au singulier, ce sera un sacré coup de bol).
Et quand je dis ça, ce n'est pas pour faire la blague habituelle de quelqu'un qui vient d'avoir son permis : "attention, je conduis maintenant, ne sortez plus de chez vous" (on me dit bien placé pour les Roucas d'or là). Non non, je pense vraiment que je finirai par provoquer un putain d'accident de ouf.
Et même si j'ai des tendances associales assez marquées, je sais pas si j'ai vraiment envie de buter quelqu'un (enfin... par accident, je ne dis pas pour un meurtre prémédité).
Du coup, je me condamne à être le mec bizarre, celui qui n'a pas son permis (pas de Pepsi j'ai dit !), mais bon...
Grande question, non ? On peut y apporter tout un tas de réponses.
Par exemple, on peut dire qu'un homme est un homme à partir du moment où il a une fille à son bras. Ou qu'il a des enfants. Ou qu'il a un foyer. Ou qu'il a un emploi. Ou qu'il mate religieusement chaque match de foot que le dieu télévision lui transmet. Ou qu'il a chassé et tué son premier yack à mains nues.
(hmm, pourquoi est-ce que je ne remplis aucun de ces critères ?)
Mais je suis arrivé à une autre conclusion.
Ce qui fait d'un homme qu'il est un homme, c'est la taille de sa... Enfin... vous voyez bien. Mais si, c'est bon, arrêtez de faire les innocents, vous avez deviné de quoi je parlais : le critère de virilité absolue, la fierté du mâle moderne, l'ultime point de compétition entre mecs...
Ce qui fait d'un homme qu'il est un homme, c'est la taille de sa voiture.
(ah, je reçois à l'instant un email me prévenant que j'ai été sélectionné pour le Roucas d'or de la blague usée jusqu'à la corde)
Et là, c'est le moment de vous avouer (non sans honte) que non seulement je n'ai pas de voiture (bouuuuh), mais qu'en plus je n'ai même pas le permis (ok, qui a lancé cette canette de Pepsi ? si je suis lapidé, je veux que ce soit à coups de canettes de Coca au moins, pas d'un ersatz douteux).
Etonnamment, je vis assez bien le fait de ne pas avoir le permis. J'aime assez les transports en commun (et je ne fais pas partie des aigris qui passent leur temps à raler que ce ne sont que des feignasses toujours en grêve malgré tout leurs avantages, blablabla), je kiffe marcher dans les rues (la nuit, c'est magique : vous pouvez envoyer se perdre un nombre incalculables de djeunz qui cherchent la boîte locale), bref tout va bien.
Sauf que ça semble déranger environ tout le reste du monde.
Alors on me pose des questions ("dis, quand est-ce que tu passes ton permis ?"), on s'étonne ("ah bon, t'as pas le permis ?"), on me conseille ("tu sais, plus tôt tu le passes, plus c'est facile"), on essaie de me corrompre ("on peut te le payer si c'est le problème"), on me lance de vagues allusions ("je me demande comment on aurait pu arriver jusqu'ici en transports en commun")...
Bref, il semble y avoir une conspiration mondiale pour me pousser à passer le permis.
Du coup, je suis obligé d'inventer tout un tas d'excuses pour me justifier.
- Non mais une voiture, l'assurance, l'essence, c'est trop reuch tu vois ?
- Non mais une voiture, c'est trop polluant tu vois ?
- Non mais avec le peak oil, dans 10 ans y'a plus de voiture tu vois ?
- Non mais avec la circulation, on perd trop de temps dans les embouteillages tu vois ?
- Non mais je suis claustrophobe, donc dans une voiture, enfin tu vois ?
- Non mais euh... tu vois ?
Mais en vérité, c'est rien de tout ça.
La réalité, c'est que je flippe.
Pour comprendre, il faut savoir une chose : je suis en quelque sorte une catastrophe ambulante, genre Pierre Richard qui surjoue quoi.
Je veux dire : même quand je suis à pied, dans un environnement connu, j'arrive à me cogner aux meubles (mais j'ai une théorie là-dessus, impliquant des esprits s'amusant à déplacer lesdits meubles).
Alors me confier une voiture, ce serait un peu comme filer un flingue à un singe faisant du tricycle : au départ c'est rigolo, mais ça tourne vite à la catastrophe.
Je suis persuadé que si je conduisais, je finirais tôt ou tard par tuer quelqu'un (et si le quelqu'un est au singulier, ce sera un sacré coup de bol).
Et quand je dis ça, ce n'est pas pour faire la blague habituelle de quelqu'un qui vient d'avoir son permis : "attention, je conduis maintenant, ne sortez plus de chez vous" (on me dit bien placé pour les Roucas d'or là). Non non, je pense vraiment que je finirai par provoquer un putain d'accident de ouf.
Et même si j'ai des tendances associales assez marquées, je sais pas si j'ai vraiment envie de buter quelqu'un (enfin... par accident, je ne dis pas pour un meurtre prémédité).
Du coup, je me condamne à être le mec bizarre, celui qui n'a pas son permis (pas de Pepsi j'ai dit !), mais bon...